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  Le 29 juin 2002, les membres des AUL-F, leur famille et leurs amis se retrouvaient en toute amitié pour une après-midi ensoleillée (une fois n'est pas coutume en Ile de France) au domaine de Villarceaux, tout nouvellement ré-ouvert au public.

Ce qui suit n'est pas un simple compte rendu de ce que nous avons vécu car, pour commencer, il n'intéresserait en aucune façon les absents, et aussi, parce qu'il est une sorte de décoction de ce que nous avons pu, titillés par l'intérêt du sujet, trouver plus tard sur internet.

Indépendamment de cela, nous encourageons les participants à consulter le site internet du Conseil Général du Val d'Oise qui a mis en ligne une visite virtuelle du domaine, agrémentée de commentaires historiques qui complètent agréablement et parfaitement notre visite sur le terrain ...

Bref, ce qui suit nous donne un nouvel éclairage, sous des aspects parfois plus techniques que ceux que notre guide, manifestement peu au fait et très branchée «sécurité», n'aura pu nous relater, et qui nous auront échappé (et je pense à nos amis plus techniciens, ingénieurs, archéologues, ....). Augurons qu'il donnera envie aux autres de s'y rendre, comme nous, en famille.

Le Vexin, vous connaissez ? Aux confins du Val d'Oise, près du village de Chaussy, le site de Villarceaux est réputé unique par la présence, côte à côte, de bâtiments et de jardins de toutes les époques, depuis le Moyen-Age jusqu'au XVIe siècle. L'ensemble du domaine, parc et bâtiments, a été classé monuments historiques par arrêté ministériel du 10 septembre 1941.

Cette année 2002 est marquée par l'ouverture au public des salons de réception du Château d'En Haut du domaine avec : le grand salon, les petits salons, la salle à manger, la chambre d'apparat, la bibliothèque, ainsi que les jardins historiques (dont le fameux "Vertugadin").

Depuis 1989, le Conseil Régional d'Ile-de-France a engagé un vaste programme de restauration du Domaine, repris par bail emphytéotique signé avec la Fondation Charles-Léopold Mayer pour le Progrès de l'Homme (http://www.fph.ch/).

Les travaux de restauration de ce domaine, en vue de la création du Musée de l'Art et de l'Histoire des Jardins, ont permis une intervention archéologique. Les sondages effectués ont notamment mis au jour un système complexe d'adduction d'eau, semble-t-il. Les bâtiments ont été restaurés sous la conduite de Pierre-André Lablaude, Architecte en Chef des Monuments Historiques.

Parallèlement, les jardins ont repris vie grâce à l'Agence des Espaces Verts Région Ile-de-France, avec les paysagistes Alain Cousseran et Alain Provost, en collaboration avec le laboratoire d'Agronomie de Paris-Grignon (INA-PG).

Qui est Ninon de Lenclos (1620 - 1705)

Ce domaine est celui de Anne de Lenclos, dite Ninon de Lenclos, une femme d'esprit, férue de musique et de philosophie, éblouissant le Tout-Paris littéraire et mondain. Coligny, Sévigné, le Grand Condé, La Rochefoucauld, le Maréchal d'Estrées, furent ses plus célèbres amants. Toute sa personne dégageait une telle séduction, elle était d'une telle fidélité à ses amis, qu'il semble bien qu'aucun de ses contemporains n'en médit jamais, privilège rare !

Villarceaux aujourd'hui

Le domaine et les châteaux de Villarceaux s'inscrivent sous le signe de l'eau : étangs artificiels, fontaines, "miroirs d'eau", habilement disposés dans le parc.

Protégé par son isolement, le site n'a guère changé depuis le séjour de Ninon.

C'est un domaine qui comprend :

- les restes d'une forteresse médiévale démembrée à partir de la Renaissance. La tour subsistante abrite encore une fontaine aménagée au Moyen Age pour les besoins de la forteresse.

- les restes du manoir Renaissance (le Manoir de Ninon) aménagé à proximité de la forteresse. La plus grande partie du manoir lui-même semble avoir été rasée au milieu du XVIIIe siècle pour favoriser la mise en valeur du tout nouveau "Chateau d'En Haut".

- un château construit d'un seul élan au milieu du XVIIIe siècle, séduisant par sa sobriété.

- un immense territoire qui comporte, au creux d'un vallon, un jardin "Renaissance" aux nombreuses sources que bordent pièces d'eau et étangs.

Un vaste programme de restauration depuis 1989

D'importants travaux ont été entrepris : réfection du Manoir et de la Tour de Ninon, restauration du "Château d'En Haut", remise en état des ouvrages hydrauliques, curage des étangs, consolidation des berges, et réalisation d'une adduction d'eau, ainsi que d'une nouvelle voie d'accès et d'un grand parking paysagé.

Quatre cent quarante et un arbres d'alignement ont été replantés et l'écrin forestier est en cours de renouvellement. Les ouvertures sur le vallon et les perspectives sur les terrasses Renaissance ont été restaurées grâce à la suppression de l'ancien mur d'enceinte et à la restitution de l'entrée du manoir et de l'étang de la Vinette. Enfin le cœur de Villarceaux, d'origine médiévale et Renaissance, le "jardin sur l'eau", serti par "le bassin des huit jets" et le bassin de la "demi-lune", la promenade en terrasses parsemées de salons de verdure, fontaines et magnifiques points de vue, sont aujourd'hui rétablis.

Le "parterre sur l'eau"" ou "jardin sur l'eau"

  L'Association Française des Fouilles Archéologiques Nationales (AFAN) a pu procéder à des fouilles sur le site et a été spécialement intéressée par ce jardin "inutile" édifié sur l'eau pour le pur bonheur des yeux. Des analyses micromorphologiques ont permis d'étayer l'étude des structures. Quant au suivi des travaux de terrassement pour sa restauration, il a permis de mieux préciser le plan des vestiges.

L'AFAN nous livre ainsi ses conclusions : le manoir de Ninon de Lenclos datant du XVIe siècle a été implanté sur les ruines du château médiéval situé au fond d'un vallon marécageux. Pour l'aménagement de ses jardins, il a profité pleinement du ru de Chaussy et de ses sources situées sur les versants.

Le diagnostic archéologique a permis de montrer, à partir de tranchées profondes, que le "parterre sur l'eau" était totalement artificiel. Ce parterre isolé, entouré de pièces d'eau (deux canaux perpendiculaires et un bassin plus large qui avance en demi-lune), est constitué d'un apport de terres limoneuses reposant sur une couche argileuse grise située à la base des coupes stratigraphiques (à environ 2 m de profondeur). À un bassin de forme ronde, mis au jour au centre du parterre, ont été associés des fossés de plantation pouvant correspondre à des bordures du parterre. Des fossés de drainage ont également été repérés parallèlement aux fossés de plantation.

Manoir ou vieux château (16e siècle)

Ce château abrita les amours du marquis de Mornay et de Ninon de Lenclos et accueillit, notamment, Françoise d'Aubigné (future Marquise de Maintenon). Bâti près d'un étang, c'est un long bâtiment flanqué de 2 tours dont la tour Ninon de Lenclos est reliée par une aile portée par une arcade en plein cintre au bâtiment principal.

Le Vertugadin

On gagne le Château d'En Haut en escaladant le Vertugadin, glacis de gazon planté en amphithéâtre, dont le dessin rappelle celui de l'espèce de bourrelet que les Dames avaient coutume de porter au dessous de leur corps de robe pour leur donner de larges hanches.

On retrouve le vertugadin dans de nombreux châteaux français : Compiègne, Chantilly, …

LE Château neuf, dit le Château d'En Haut (1755/59)

Ce Château fut construit par Jean Courtonne, l'architecte qui dessina Matignon en 1722 alors qu'il était peu connu à l'époque : on y découvre un avant-corps central légèrement incurvé couronné par un fronton cintré, avec deux ailes à peine saillantes, du mobilier et décor du XVIIIe siècle, des boiseries et un dessus-de-porte de Natoire, d'Oudry et de l'atelier Boucher, …

Une fin de journée en famille

Inutile de dire que cette journée fut particulièrement appréciée par chacun, y compris par les enfants.

Elle se termina dans la bonne humeur au domicile de notre Président, Guy de Hollain, qui, accompagné de son épouse, Dominique, n'avait pas lésiné sur les quantités, ni sur la qualité : piscine, ping-pong, pizzas et merguez pour les enfants, buffet garni pour les grands …

Une formule qui rencontra l'enthousiasme de tous les participants.

A quand et où, notre prochain rendez-vous ?

Ninon de Lenclos - ISBN 2-7048-0939-9 - 220 pages

Ce week-end des 29 et 30 juin était également celui de la présentation, par Martial Debriffe, un jeune auteur historien, de sa biographie de Ninon de Lenclos.

Martial Debriffe, vingt-six ans, grimé en Marquis de la Fare, accompagné de quelques complices, a pu nous donner une représentation théâtrale d'une heure de la vie complexe de Ninon.

Martial connaît particulièrement bien les XVIIe et XVIIIe siècles. Il est déjà l'auteur de quatre ouvrages consacrés à la Duchesse du Maine, à Madame Elisabeth, la sœur de Louis XVI, à Madame de Pompadour et à Marie-Adélaïde de Savoie, la mère de Louis XV.

18 EUR - 118,07 FF - Ed. France-Empire.

Diffusion :

  • En France par Inter Forum, immeuble Paryseine, 3 allée de la Seine, F-94854 IVRY Cédex. Tél. : +33(0)1 49 59 10 10
  • En Belgique par les Presses de Belgique, 117 boulevard. de l'Europe, B-1301 WAVRE. Tél. : +32(0)10/41 59 66
  • En Suisse par G.M. Diffusion, rue d'Etraz 2, CH-1027 LONAY. Tél. : +41(0)21/803 26 26

 

NINON DE L'ENCLOS

Anne dite Ninon de Lenclos (1616-1705), femme de lettres qui savait l'Italien et l'Espagnol tout en étant versée en sciences. Enfant prodige au luth qui citait Montaigne et les grands classiques, sa mère la promenait de salon en salon où elle faisait sensation. Plus tard, elle apprit le clavecin.

La belle Ninon qui, sa vie durant, a collectionné une ribambelle d'amants et que Walpole, plus tard, avait surnommé «Notre Dame des Amours», a tenu salon à compter de 1667, en l'hôtel Sagonne, au 36, rue des Tournelles, à Paris. Ses célèbres cinq à neuf avaient lieu à chaque jour.

Parmi ses invités: Fontenelle, La Rochefoucault, Charles de Saint-Évremond, Paul Scarron, Lulli, Jean de La Fontaine, Louis de Lesclache, Philippe d'Orléans, futur régent de France; d'Elbène, Madame de Vivonne, Madame de la Sablière, Madame de Galins, Antoine-Gombaud, chevalier de Méré; Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, le fameux mémorialiste; Henriette de Coligny, comtesse de la Suze; l'abbé François de Châteauneuf, Félix-Juvenel de Carlincas, François le Metel de Boisrobert, Charles Perrault, le poète Chapelle, l'abbé de Pons, Villarceaux, Jean-Hérault de Gourville, Charles de Sévigné, le fils de la grande épistolière; le peintre Nicolas Mignard dont elle fut un modèle; Charleval, fils de Madame de Longueville; Jean Racine; Marie Desmares, dite la Champmelé, tragédienne réputée et maîtresse du précédent; François de Bonrepaus, commissaire de la Marine; Nicolas Boileau dit Boileau Despréaux (le Lutrin), Condé, son amie Françoise d'Aubigné, future Madame de Maintenon. Molière lui demandera des conseils pour sa pièce le Tartuffe à l'instar de plusieurs autres auteurs qui bénéficièrent de son jugement.

À son premier voyage à Paris, la reine Christine de Suède, accorda une seule rencontre en privé hors cours à nulle autre que Ninon de Lenclos dont elle avait la plus haute opinion. Grand amateur de sagesse, Louis XIV se préoccupait souvent, par personne interposée, de l'opinion de Ninon.

Quelques mois avant son décès, elle se fit présenter le jeune Arouet (Voltaire) déjà célèbre. Dans son testament elle lui légua 1000 francs pour qu'il puisse s'acheter des livres.

Tiré de http://www.aei.ca/~anbou/lenclos.html

 

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Photos originales :

  • Estelle Villeneuve
  • Françoise Louis

Autres sources de ce texte et des photos :

CHATEAU DE VILLARCEAUX - domaine de Villarceaux - 95710 CHAUSSY - Tél. 01 34 67 70 83 - Fax 01 34 67 74 79 - horaires : ouvert sam., dim. et jours fériés de 14h à 17h - Tarifs : entrée libre


           
   

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